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Dès que je mets un label positif ou négatif sur mes émotions, je les juge.
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Les émotions
J’avais classé mes émotions dans deux catégories : les positives et les négatives. Il y avait donc celles que je pouvais éprouver et ouvertement montrer. Par exemple, la joie, le rire, l’enthousiasme, l’empathie etc. étaient ok. Et il y avait celles qui ne méritaient même pas que je les éprouve. Comme la tristesse, la douleur, la colère, les larmes, le stress, la vulnérabilité etc. Or elles sont là uniquement pour me permettre de savoir ce que je ressens face à une situation. Il n’y a pas de bonnes ou mauvaises émotions. Il n’y a pas de bien ou de mal à en ressentir l’une ou l’autre émotion. Je me rends compte aujourd’hui que j’ai ainsi laissé tout un pan de ma vie inexplorée. D’autre part, il m’arrive parfois de ne pas prendre la vraie mesure de ce que je suis entrain de vivre. Je vais donc la ressentir tardivement, après coup. Le problème avec les émotions inexplorées et non ressenties est qu’à un moment tout explose.
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Mes émotions, ma boussole interne
C’est ainsi que j’ai embarqué dans plusieurs aventures, professionnelles, sociales, amicales, amoureuses sans ma bousolle interne. Je ne me connaissais absolument pas. Je me retrouvais fort dépourvue devant certaines situations car je n’avais pas accueilli l’émotion que cela avait engendré. J’ai eu la surprise de la feuille blanche, la première fois que j’ai voulu répondre consciemment à la question “quelles émotions as-tu ressenti aujourd’hui?” Cela s’est avéré un exercice très compliqué. Mais avec le temps et le discernement, j’ai commencé à remplir ma feuille. De la même manière comme je le disais plus haut, ma liste des émotions ne devaient pas contenir uniquement des émotions “positives”. Le syndrôme de la nana parfaite quoi… Or l’émotion est juste un thermomètre qui me permet de savoir si ce que je suis entrain de vivre me procure le bonheur, le malheur, la joie, la tristesse, la honte, la douleur, l’amour, l’empathie, le désespoir etc.
Pourquoi accueillir toutes les émotions
J’ai donc appris au fil du temps à reconnaitre et à accueilir les émotions que j”éprouve. C’est un grand pas vers la liberté. Avant, quand j’avais peur ou honte, quand j’étais vulnérable, ou en colère, quand j’avais du ressentiment, je refusais tout simplement de reconnaître ses émotions. Cela m’a desservi à plusieurs reprises. car cela a diminué mon habileté à percevoir, à agir et à faire des choix conscients. Combien de fois n’ai-je pas accusé mon entourage de ne pas s’ouvrir à moi. Pour finalement me rendre compte que j’étais fermée comme une huitre à montrer certaines de mes émotions, surtout ma vulnérabilité. Néanmoins, autant il est important de ne pas les juger, autant il est nécessaire d’y mettre un mot. C’est toute la difficulté aussi. Cela me permet de savoir quelle émotion je ressens. Je ne choisis pas l’émotion que je vais ressentir, car c’est impossible. Je la vis tout simplement. Par contre je peux choisir ce je vais en faire.
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Les avantages à les reconnaitre
Depuis que j’ai commencé à reconnaitre, à accueillir et à accepter toutes mes émotions, sans les juger, j’ai pu en faire quelque chose de puissant. Je peux par exemple les exprimer à haute voix et sans jugement de ma part. Je peux dire maintenant à mon conjoint “ce que tu viens de faire me fais de la peine” et le montrer sans l’agresser. Ou je peux dire “j’ai honte de t’avoir crié dessus, d’avoir dit des paroles blessantes, tu ne le méritais pas”. “Ce que nous venons de vivre m’a complètement boulversé”etc.
En reconnaissant toutes ces émtions, je me permets d’être moi-même. Je ne suis plus sur la défensive. Je peux accepter plus facilement la critique sans que cela ne me heurte. Je ne reproduis plus les mêmes erreurs. Bref, je me désolidarise de mes émotions et je peux donc les gérer. L’émotion que je ressens ne me définit pas. Je ne suis pas mes émotions.
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